Archéologie du paysage dans la région des PouillesStage d’archéologie (Licence 3 Histoire)
Dans le cadre du projet « Archéologie du paysage dans la région des Pouilles (Italie) », plusieurs étudiants stéphanois ont découvert les charmes d’une région, pratiqué l’italien et participé pour la première fois à un chantier archéologique.
Dans le cadre du projet « Archéologie du paysage dans la région des Pouilles (Italie) », mené par Giovanni Stranieri (enseignant d’histoire et d’archéologie médiévale à l’UJM), en collaboration avec plusieurs chercheurs du laboratoire ArTeHiS/ UMR 6298, plusieurs étudiants de notre université ont participé à un stage d’archéologie qui a eu lieu au mois de juillet 2024 dans la région des Pouilles (Italie).
Confrontés à une imposante construction linéaire en pierre sèche qui s’étire sur plus de 2 km au milieu des oliviers, les étudiants ont pu s’initier à l’analyse du bâti et au relevé photogrammétrique, sans oublier les joies du débroussaillage, préliminaire indispensable de toute documentation archéologique en milieu agraire. Au fil des échanges avec l’équipe scientifique, ils ont pris conscience du potentiel d’information archéologique que recèle une telle structure et l’utilité des approches scientifiques qu’ils ont pratiquées.
De plus, ils ont participé à plusieurs visites de sites (oppidum protohistorique de Manduria, plusieurs édifices religieux paléochrétiens et médiévaux) et à deux conférences de presse. Ce fut l’occasion de comprendre la relation entre le site étudié et le contexte historique, géographique, passé et actuel, qui est le sien, ainsi que les enjeux d’aménagement du territoire et de management culturel qui préoccupent les collectivités locales et les autorités ministérielles.
Giovanni Stranieri
« À la découverte du Paretone de Sava.
Premier jour, la chaleur étouffe, la terre est aride. Le peu d’herbe et de feuilles mortes craquent sous nos pieds. La veille, nous avons quitté l’été pluvieux de France pour nous retrouver à Sava en Italie. Après une balade matinale autour du Paretone où j’apprends que non, on ne va pas découvrir de trésor enfoui, je me retrouve à devoir couper une dense végétation. Armés de sécateurs et d’une hachette (qui ne coupe pas), nous devons remettre au jour une longue construction en pierre sèche. Au bout de quelques heures, j’ai surtout réussi à me tailler les avant-bras à cause des ronces. Pendant les deux semaines qui vont suivre, nous nous sommes battus contre la flore récalcitrante et la faune hostile. Si, si, je vous assure, il y avait un nid de guêpes.
Tous nos efforts ont permis de mettre au jour une magnifique muraille en pierre sèche, vestige d’une frontière passée. Alors la partie la plus sympa commence, prendre des photos, faire des schémas, utiliser des outils GPS et même faire de l’altimétrie. Même si toujours pas de trésor enfoui en vue, l’utilisation des outils archéologiques sur le terrain est bien plus excitante que la théorie. Le Paretone est décrypté sous les yeux aguerris des spécialistes. Les écouter débattre sur les différentes phases de construction est fascinant.
Finalement, cette expérience m’aura appris que l’archéologie c’est aussi simplement regarder le paysage qui nous entoure. Pas la peine de toujours vouloir creuser. Et le trésor, ce sont aussi ces rencontres, ces moments partagés et toutes les leçons apprises au fil des fouilles. »
Antonin Duret (L3 Histoire, Parcours Géohistoire-Archéologie-Patrimoine)
« Ce stage est un bol d'air à prendre sans modération. En effet, le côté dans son jus, et l'attrait scientifique de la campagne de fouilles, plonge immédiatement dans un esprit de découverte. N'oublions pas, après l'effort, les réconforts de la fontaine, tout juste avant de manger comme trois...
Les après-midis toujours plus actives entre les bons moments de repos et de détente ont été un vrai plaisir. Ce que je peux retenir de plus important, c'est surtout la bonne humeur de l'équipe ou chacun, nous avancions ensemble, sans esprit de travail réel mais simplement le sentiment d'un devoir envers l'histoire.
Petit souvenir en tête d'un grand joueur de guitare sur le toit d'un immeuble qui jusque au bout de la nuit nous chantait les chants italiens de son enfance, la scie de Nadia, le feu d'artifice de Pascale, et les pierres de Louis. J'en oublierais presque les croissants à la pistache, récompense du matin avec l'eau tiédit par les 38 degrés matinaux... En bref, un stage, ou plutôt un voyage qui restera gravé dans ma mémoire et dans lequel j'ai pu faire de formidables rencontres, et participer à l'avancée de problématiques importantes pour l'histoire de la région. Merci à tous ! »
Tony Gambacorta (L3 Histoire, Parcours Géohistoire-Archéologie-Patrimoine)
Giovanni Stranieri (giovanni.stranieri @ univ-st-etienne.fr), enseignant d’archéologie, parcours GAP.